Les petites annonces de l'immobilier écologique

Le projet

---

Il y a bien longtemps que Pan, le propriétaire, est tombé amoureux de ce lieu : le site est naturellement beau, bien orienté et ensoleillé, avec de belles terrasses bâties avec des murs en pierres sèches et de magnifiques arbres centenaires, des vues lointaines et surtout, une énergie paisible et porteuse. C'est un havre de paix …

Cette ancienne ferme abritait autrefois deux familles vivant de l’élevage de moutons et de polyculture.

Cela fait 18 ans que le propriétaire a commencé à rénover cette construction qui était en ruine. Il s’est adapté aux possibilités que lui offrait ce lieu : un tas de pierres, sans eau ni électricité, qu’il a considéré comme une invitation à être à l’écoute et en harmonie avec le cycle de la nature. Pour cette rénovation, il a favorisé l’usage de matériaux locaux nobles et de bonne qualité : pierres, bois, tuiles en terre cuite.

Le propriétaire a l’habitude de décrire cet endroit comme « un lieu écologique pour développer notre nature ». C’est dans cet état d’esprit qu’il y a organisé des stages d’éco-construction (mur en pierres sèches, enduits à la chaux, animations pour les enfants qui lui tiennent à cœur, …) mais aussi dans une sorte de prolongement, des stages de développement personnel.

Précisons que cette maison a fait l’objet d’articles dans la presse (magazine La Maison écologique, le Midi Libre) et d’un reportage télévisé sur M6 (accueil de volontaires en woofing).

Les enfants du propriétaire ont grandi et sa vie l’appelle maintenant ailleurs : « le lieu est maintenant "majeur" et prêt a être accueilli par quelqu'un qui a une énergie fraîche pour l'accompagner plus loin... ».

L’environnement

---

Les environs

Située en Languedoc-Roussillon, au nord de l'Hérault (34), le site est sur l’axe Montpellier – Toulouse, à 45 minutes de Béziers et à 25 minutes de Bédarieux.

A 6 km, un village typique de la région, situé à flanc de coteaux et dominé par un paysage de vigne, attire les touristes mais conserve une population locale toute l’année. On y trouve la mairie, un café, une épicerie.

Outre un patrimoine local et culturel important, le site qui est situé entre mer et montagne, offre une biodiversité exceptionnelle avec une diversité géologique et végétale. La région, magnifique par sa nature et ses paysages, est très appréciée par les visiteurs et profite de nombreux sites touristiques.

On peut citer le parc régional naturel du Haut-Languedoc, mais aussi : les rivières Orb et Jaur, les cascades, les randonnées du GR 77, le « réseau vert » (530 km de chemins balisés) à 300 m de la ferme, les gorges d'Héric, les lacs dont le lac du Salagou, la mer Méditerranée à 45 km, le village médiéval d'Olargues, les thermes de Lamalou-les-Bains, la route des vins du Languedoc-Roussillon, …

Signalons aussi parmi les spécialités locales, les vins AOC de Saint-Chinian et Faugères et les marrons d'Olargues réputés pour leur taille et leur saveur sucrée.

La propriété

Au calme, située en pleine forêt de chênes verts, la propriété offre aux occupants une vue dégagée vers le Sud et le Sud-Est. Bien qu’à une centaine de kilomètres, les Pyrénées sont visibles par temps clair.

Les bâtiments en pierre date du 18ème siècle (rénovation de 1995 à 2005). Ils offrent environ 280 m² habitables.

L’ensemble est composé de :

• une grande maison de 138 m² : au rez-de-chaussée : un hall d’entrée, une grande cuisine équipée avec salle à manger, deux chambres à coucher, une douche et un WC ; à l’étage : une chambre attenante, une salle de séjour de 50 m² avec parquet et cheminée, une grande terrasse avec vue ;
• un studio est de 40 m² : une entrée et une petite cuisine, une salle de bain, un séjour et une chambre (d’un tenant), une terrasse privée avec une vue imprenable sur les montagnes ;
• une maison de 104 m² : une salle à manger et un coin cuisine, un salon, deux petites chambres et une grande chambre, une salle de bain,
• une yourte de 20 m² : sol en bois, très claire, avec une belle vue.

Il y a également à l’extérieur :

• des toilettes sèches,
• une douche « à l'indienne »,
• un four à pain.

La grande maison, le studio et la maison sont attenants, il est envisageable de les faire communiquer.
Une parcelle avec un atelier de 80 m² sera normalement conservée par le propriétaire.

Le terrain

La surface du terrain est d'environ 4,7 hectares, attenant. La ferme est située vers le bas, au milieu de la propriété.
La végétation est méditerranéenne. On trouve des châtaignier, des chênes verts, des érables de Montpellier, quelques arbres fruitiers, des cistes, des genêts, du thym, …

Des méthodes visant à économiser l’eau (paillage, BRF (bois raméal fragmenté), compost améliorant la rétention d’eau, …) sont utilisées dans l’entretien du potager bio présent sur le terrain. Un endroit est réservé au compost issu notamment des toilettes sèches.

La vie

Une crèche, une halte-garderie, les écoles maternelle et primaire et le collège sont à 20 minutes en voiture. Le lycée est à 30 minutes.

Quand les enfants du propriétaire étaient jeunes, le transport scolaire passait devant la propriété. Peut-être passe-t-il maintenant au hameau situé à 3 km.

Les premiers commerces sont à 6 km.

La population est locale, traditionnelle, créative, avec beaucoup de personnes d'origines diverses. La vie associative est très intéressante, elle est notamment axée sur les activités culturelles, le patrimoine, l’écologie. Dans la région, beaucoup de gens sont très impliqués dans le développement durable. Egalement beaucoup d’anciens, des « écolos » de la veille école...

La nourriture bio

Il existent de nombreuses possibilités pour remplir son panier de nourriture bio, notamment via les marchés hebdomadaires.

Les transports

On peut rejoindre un réseau de bus à 5 minutes. Voilà plusieurs années qu’a été lancé dans le département l’opération « Tout l’Hérault à 1 € ».

On accède au train à Bédarieux situé à 25 minutes.

Le covoiturage est en train de se développer mais le lieu est très rural, c’est le « réseau » qui fonctionne.

L’activité

---

L’activité du site, gérée en association, est depuis 2005 jusqu’à aujourd’hui un lieu de stages et d'accueil et un hébergement pour des « vacances nature ». De nombreux intervenants connus en France y ont organisé des stages :

• écologie: Anne Rivière, la fondatrice de l’association « Eau vivante »,
• danse: Dominique Hautreux,
• yoga du Son: André Riehl,
• tantra: Marisa Ortalan, co-fondatrice d'horizon tantra,
• école de psychologie biodynamique: de nombreux formateurs internationaux.

Le lieu a également servi pour y organiser des stages de méditation, une école pédagogique pour la vie en autonomie, des festivals d'arts, des concerts de musique, des expositions, etc.

Les stagiaires et les vacanciers accueillent bien l'aspect pédagogique du site, y compris les contraintes liées aux énergies renouvelables. Une bonne communication et une présentation du lieu en amont de leur séjour fait qu'ils choisissent de venir en connaissance de cause et cela évite des surprises concernant les WC à compost et la gestion économique de l'eau et de l'électricité. Au contraire, ils apprécient de jouer le jeu et profitent de l'occasion pour remettre en cause certaines habitudes liées à leur quotidien, dont le gaspillage d’eau et d’électricité.

Ce site a un fort potentiel de développement car il est déjà connu dans le milieu du développement personnel, de l’écologie, de l’éco-construction, mais aussi, en tant que lieu pédagogique. Il y a en effet une demande croissante des gens du milieu urbain qui ont envie de se rapprocher de la nature. Il est utile de préciser que les voisins, un couple avec des enfants, qui habitent à 300 mètres sont venus s’installer là après un stage sur le site. Ils ont rénové une belle ruine et ont également plusieurs grandes yourtes qui leur servent à accueillir des groupes quand ils enseignent le Qi gong, le Tai Chi et la méditation. Quand ils ont besoin de couchage avec plus de confort, ils envoient des clients... quand il y a de la place.

La capacité d’accueil peut être augmentée par des tentes en été.

Les qualités écologiques et sanitaires

---

Avant de rentrer dans le détail, rien ne vaut un beau dessin pour décrire la manière avec laquelle le propriétaire a habilement géré les ressources offertes par Dame Nature tout en cherchant à la préserver au maximum.

Géobiologie

Le site a fait l’objet de plusieurs études géobiologiques. Le lieu ne présente pas de problème, il est sain.

L’exposition

L’orientation des bâtiments est au Sud / Sud-Ouest. Des ouvertures au Sud sont protégées des ardeurs du soleil estival par la forêt environnante et le parc ombragé.

Les matériaux

Les maisons sont en pierre et reposent soit directement sur le sol, soit sur une cave. La couverture est en tuiles canal.

Les poutres et les planches sont en châtaignier et chêne, quelques éléments sont en Douglas.

Des tomettes sont au sol.

L’isolation

Les murs en pierre font 50 à 60 cm. Les fenêtres sont à double vitrage. L’isolation de la toiture repose sur 6 cm d’isolant (non écologique).

Les revêtements et les traitements

Les enduits sont en chaux-sable, blanchis à la chaux. Le bois et les tomettes ont été traités à l’huile de lin et à l’essence de térébenthine.

Le chauffage

Le chauffage est assuré par une chaudière mixte bois – fioul de marque allemande. Elle a été dimensionnée par un plombier et installée il y a 3 ans (coût d’environ 14 000 €). L’usage du fioul sert à entretenir une certaine stabilité lorsque l’approvisionnement en bois de la chaudière fait défaut. Un ballon tampon de 1000 litres permet d’absorber l’excès de chaleur. Un réseau de radiateurs a été installé il y a une dizaine d’années.

Le bois est coupé sur place.

Plusieurs conduits pour des poêles à bois ont été installés, ceux-ci permettaient plus de flexibilité lorsque l’habitation n’était pas occupée à plein temps.

Le rafraîchissement

Les murs en pierre épaisse permet de maintenir la fraîcheur de l’habitation.

L’eau chaude sanitaire (ECS)

Pendant les 6 mois les plus ensoleillés, la production d'eau chaude sanitaire est fournie par 6 m² de capteurs solaires thermiques, la chaudière mixte bois – fioul assurant un appoint le reste de l’année.

La récupération d’eau de pluie

L’eau provient uniquement de l’eau de pluie. Elle est récupérée à partir des 350 m² de toiture des habitations.

Les gouttières l’achemine jusqu’à deux citernes d’origine qui sont souterraines et stockent l’eau au frais et à l’abri de la lumière. Lorsque celles-ci sont pleines, deux citernes supplémentaires prennent le relais grâce à une pompe de relevage qui achemine l’eau par un tuyau enterré. Ces deux citernes sont en acier émaillé et servent de château d’eau. Elles sont situées dans la forêt en hauteur de l’habitation et c’est par gravitation que l’eau est distribuée dans les logements.

Les citernes permettent une autonomie de 50 000 litres. Un centimètre de pluie relevée dans le pluviomètre correspond à environ 2 500 litres d’eau récupérée. En suivant quelques règles de bon sens et d’hygiène, il est possible d’avoir une eau claire et fraîche toute l’année.

Prochainement, nous en saurons encore plus sur la manière avec laquelle Pan a subtilement géré les ressources en eau puisqu’il a gentiment accepté de livrer son retour d’expérience sur ce sujet.

L’eau potable

Une fontaine Mélusine permet de filtrer l’eau par trois procédés successifs : le charbon, la céramique et l’osmose inversée. Cette « source » d’eau potable a été installée dans un espace extérieur commun.

Les toilettes sèches

« En moyenne, une maison d’habitation traditionnelle consomme 40 % de son eau potable pour la chasse d’eau des WC ! » précise le propriétaire. Ainsi, il lui semblait évident d’installer des toilettes sèches à l’intérieur comme à l’extérieur pour préserver les ressources en eau et la nature.

« En utilisant les toilettes sèches, nous ‘rendons’ sous forme de compost ce qu’elle nous a ‘offert’ sous forme d’aliments » indique le propriétaire qui utilise son compost pour fertiliser la terre de son potager bio.

L’organisation du compost

Il est intéressant de décrire la manière avec laquelle le propriétaire gère les cycles de compostage.

Le compost provient du jardin, des toilettes sèches, des broyats. Trois bacs distincts sont installés côte à côte à l’aide de quatre palettes en bois formant entre elles un carré d’un mètre cube. Elles sont isolées avec de la paille afin de limiter le dessèchement et le refroidissement du compost.

Les matières fraîches sont versées sur un lit de branchages dans le premier bac, en prenant soin d’y intégrer de la paille ou une autre matière et en le recouvrant d’un couvercle en bois.

Lorsque celui-ci est plein, il est transféré à l’aide d’une fourche ou d’une pelle dans le second bac. Un effet important de fermentation et de transformation se produit ensuite, la température pouvant atteindre 70 °C et le volume se réduisant de près de la moitié en quelques jours.

Plusieurs mois plus tard, le transfert dans le troisième bas aura un effet similaire mais moindre. Au final, après environ un an, le compost a un aspect de terre, une odeur agréable et légèrement humide. Il est alors être intégré à la terre du jardin.

La phytoépuration

Ici, les eaux usées sont également récupérées, elles sont précieuses car elles servent tout d’abord à alimenter le bassin d’agrément et, dans un second temps, à arroser le jardin.

C’est en amont, lors de l’utilisation de l’eau que les habitants agissent pour réduire le traitement en aval. Cela se fait en respectant l’eau, en utilisant des produits d’entretien biodégradables, en quantité raisonnable et en proscrivant évidemment tous les produits agressifs (Javel, Destop, …). C’est ainsi que les eaux grises restent peu sales et ne nécessitent que peu de traitement d’assainissement.

La 1ère étape du traitement est assurée par un filtre à paille qui retient tous les sédiments alimentaires (bouts de carottes, de pâtes, etc.) et vers lequel toutes les eaux usées sont acheminées.

L’eau poursuit son parcours à travers différents bacs de plantes phyto-épuratrices pour aboutir dans le bassin d’agrément. Grâce à une pompe immergée, l’eau est ensuite remontée vers un petit bassin rempli de gravier de rivière et de plantes aquatiques ornementales.

L’eau tombe enfin dans un troisième bassin et revient à son point de départ.

L’eau circule ainsi en permanence à travers les bassins de filtres plantés, ceux-ci agissant tel des reins ; à travers son parcours, elle s’oxygène (milieu aérobie). Tout ceci contribue à obtenir une eau très claire et limpide.

En outre, le bassin d’agrément permet d’apporter de l’humidité et de la fraîcheur dans un lieu qui est très chaud et sec en été.

L’installation du système de phytoépuration a été réalisée par Anne Rivière, la fondatrice de l’association « Eau vivante ».

L’électricité

L’électricité est fournie par une installation de panneaux solaires photovoltaïques de 3,2 kWc. Il s’agit d’une micro-centrale photovoltaïque pour site isolé installée par EDF il y a moins de 10 ans. Le propriétaire a payé 5 % de l’installation et paye un forfait mensuel de 33 € qui inclut une intervention de maintenance tous les ans (mise à niveau des batteries notamment) et le dépannage si nécessaire.

Les panneaux photovoltaïques sont orientées plein sud avec une inclinaison de 50 % afin de capter au maximum les rayons solaires d’hiver.

En période hivernale, les habitants doivent surveiller leur consommation en utilisant l’électricité de manière consciente et en proscrivant l’utilisation d’appareils énergivores tels que grille pain, sèche cheveux, bouilloire électrique, …

En cas de longues périodes sans soleil, un groupe électrogène robuste et neuf peut apporter un complément de charge aux batteries.

A noter aussi

---

Bien qu’isolée, tous les réseaux sont accessibles. L’accès Internet, qui fonctionne très bien, l’est par satellite avec la société Nordnet.

En tant que résidence secondaire, il serait bien de prévoir un couple pour le gardiennage et l'entretien.

Cette belle propriété pourrait être utilisée par plusieurs habitants partageant un éco-hameau, en habitat groupé. Une activité d'accueil en chambres d'hôtes, en grand gîte, en gîtes écologiques peut évidemment s'envisager.

Le diagnostic de performance énergétique (DPE)

Il n’a pas été techniquement possible de réaliser un DPE car aucune facture n’est disponible (méthode utilisée pour les logements ayant été construit avant 1948) puisque le lieu est essentiellement chauffé au bois coupé sur place.

Classe énergie : ? ( ? kWhEP/m².an).
Emissions de gaz à effet de serre (GES) : ? ( ? kgéqCO2/m².an).

Ce bien n'est plus à vendre

Annonce n° 246 .

Crédits

Image illustrant les énergies renouvelables : l’ image (modifiée ici) a été réalisée par Cécile Meignant
Photo d'un village : Jo Weber CC-BY-SA-3.0, via Wikimedia Commons
Photo du Lac du Salagou : Serge Laurent CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0, via Wikimedia Commons
Les autres photos : Pan, le propriétaire.