Toilettes sèches : retour d’expérience sur un modèle simple et efficace [Interview]
Par Olivier d'ImmobilierEcologique.fr le jeudi 14 novembre 2013, 12:31 - Lien permanent
Entre 1991 et 2008, Dominique a passé tout son temps libre dans un endroit relativement isolé en Haute-Savoie (74), dans la belle vallée du Borne. Elle y a rénové écologiquement une ancienne ferme, dans le respect de sa construction d’origine, avec seulement des matériaux naturels.
La maison a volontairement été conçue dans une optique de retour à la nature : ni électricité ni téléphone, un chauffage principalement au bois, une eau de source, des toilettes sèches.
C’est « une maison unique dans un endroit magique » précise-telle. Avis aux amateurs puisque c’est à contre-cœur que Dominique a décidé de s’en séparer.
Dominique est incollable ou presque sur les toilettes sèches... en tout cas sur les siennes. A travers son témoignage, elle nous livre ici gentiment son retour d’expérience et son avis sur ses toilettes sèches qu’elle a installées dans son chalet.
N.B. : Cette interview n’est PAS un article sponsorisé mais le fabricant a donné l’autorisation d’utiliser leurs visuels.
Toilettes sèches : le choix
Avant d’installer des toilettes sèches pour la 1ère fois, aviez-vous dans votre cercle de connaissance des personnes qui en utilisaient ?
Pas directement.
Comment vous êtes-vous renseignée ?
J’ai vu pour la première fois des toilettes sèches en activité à Berkeley en 1982, dans une maison auto-suffisante du point de vue énergétique. J’ai ensuite rencontré un ingénieur suisse spécialiste du traitement des déchets humains.
Est-ce la 1ère fois que vous avez installé des toilettes sèches ? Oui.
Quelles ont été vos principales motivations ?
- Il est aberrant d’utiliser de l’eau – ressource rare – pour y mettre ses déjections, et de devoir ensuite retraiter cette eau.
- Pour éviter les coûts et les complications d’une fosse septique.
Aviez-vous au départ des appréhensions vis-à-vis des toilettes sèches ?
Aucune : j’ai été tellement impressionnée quand, à Berkeley, le guide a ouvert le compartiment final des toilettes sèches et que j’ai constaté que ce qui s’y trouvait ressemblait à de l’humus, y compris pour l’odeur...
Quelle est la marque et le modèle de vos toilettes sèches ? Quand l’avez-vous acheté et auprès de quel fournisseur ?
Le fabricant est Sun-Mar. Le modèle a été amélioré depuis mon achat en 1991. J'ai le modèle sans électricité EXCEL NE. Il m'a été envoyé par la branche canadienne de Sun-Mar.
Quel était leur prix à l’époque ?
Environ mille euros au taux du dollar à l’époque, environ 500 euros au taux d’aujourd’hui.
Est-ce que ce sont des toilettes à séparation des urines et des selles ?
Non, au contraire, les urines (humides) sont nécessaires au processus de décomposition.
Sont-elles en plastique recyclable ?
Non, en fibre de verre.
Pouvez-vous nous décrire le fonctionnement de ces toilettes sèches ?
Les déjections et matières compostables arrivent dans un tambour cylindrique. Lorsque les déjections sont solides, on ajoute une poignée de farine de pépins de raisins pour accélérer le processus de transformation. Grâce à une manivelle, le tambour est tourné sur lui-même une fois par jour pour mélanger les apports. Le papier de toilette est autorisé.
Dès que le tambour atteint un certain niveau de remplissage (déterminé notamment par la difficulté à faire tourner toute la masse !), un système de clapet permet de vider le tambour dans un tiroir se trouvant au-dessous. Le tiroir est alors sorti, son contenu vidé dans une brouette qui elle-même est vidée dans le compost.
Quels sont les points forts qui vous ont poussé à opter pour ce modèle ?
- Système aérobie (NDLR : présence d'oxygène) avec ventilation par le toit. Beaucoup moins de problèmes d’odeurs qu’avec les toilettes anaérobies.
- Pas besoin de récolter le contenu à un étage inférieur.
Connaissez-vous des modèles encore plus « élaborés » ?
Oui, bien sûr. Depuis le temps, il est apparu sur le marché des systèmes encore plus simples et plus petits, par exemple avec tambour horizontal à compartiment.
En usage régulier, pour combien de personnes ce modèle est-il prévu ?
Pas de limite : on vide quand c’est plein !
Pourquoi avoir acheté un modèle importé, n’y avait-il pas à l’époque des modèles européens équivalents ?
Non. En système aérobie, il existait en Europe le modèle Clivus (suédois sauf erreur) qui nécessitait une récolte à l’étage inférieur.
Qu’en est-il des certifications ou agréments ?
Le modèle est certifié bactériologiquement conforme par la très puissante FDA américaine.
Savez-vous s’il est possible aujourd’hui de trouver des modèles équivalents non importés ? Si oui, le prix est sans doute plus accessible ?
Je n’ai pas cherché, mais sans doute.
De toutes manières, les prix ont radicalement baissé depuis les années 90, ne serait-ce qu’à cause de la chute des taux de change.
Connaissez-vous la législation française liée à l’usage de toilettes sèches et qu’en pensez-vous ?
A l’époque, les toilettes sèches étaient interdites en France... J’étais donc dans l’illégalité, mais prête à me battre, dans la mesure où mon voisin paysan et bien d’autres dans la vallée faisaient simplement aboutir les canalisations de leurs toilettes dans leurs champs, sans fosse septique ! (sans parler des tas de fumier et du purin)
Toilettes sèches : l’installation
Que contient le kit matériel ?
Les toilettes déjà montées.
Sont-elles installées à l’intérieur de l’habitation ou à l’extérieur ? Dans l’habitation.
Comment se passe l’installation ? Combien de temps cela a-t-il pris ?
Il faut faire appel à un charpentier-couvreur pour installer le tuyau d’évacuation des gaz par le toit. Pour le reste, on pose les toilettes, et c’est tout !
Le plus long a été de faire dédouaner ces toilettes. Pour le reste, moins d’une heure.
Quelle est l’emplacement du conduit sur le toit ? Comme une cheminée.
Que mettez-vous à l’extrémité du conduit pour protéger l’installation ? Un chapeau de cheminée.
Comment avez-vous organisé l’aménagement ?
Trois seaux avec des pelles à côté des toilettes : un avec la farine de pépins de raisins, un avec de la sciure (pour les cas où il y a trop de liquide), un avec des aiguilles de pins pour la poésie et la bonne odeur... Il y a aussi un court message encadré qui dit comment utiliser les toilettes.
Y a-t-il un système pour gérer le trop-plein ?
Oui, un simple tuyau qui part dans une mini-fosse à l’extérieur.
Toilettes sèches : l’utilisation
Commençons par la question la plus commune : avez-vous eu des désagréments : odeurs, mouches, liquide,… et si oui comment avez-vous traité le problème ?
Pas de désagréments d’odeurs, car quand il y en a , il sont de très courte durée (les gaz montent vite) et gérés par l’ouverture de la petite fenêtre prévue à cet effet.
Moucherons : en été. Pas grand chose à faire.
(NDLR : pour ceux qui utilisent un modèle avec un grand réservoir externe, il est possible d'apporter des coléoptères prédateurs).
Pourrions-nous dire qu’avec ce système, il y a moins d’odeurs qu’avec des WC traditionnels ?
Non, mais on peut en revanche dire que c’est à peu près équivalent.
Pouvez-vous nous dire quel additif vous utilisez, pour quelles raisons et enfin, où vous fournissez-vous ?
Farine de pépins de raisin, parce que l’ingénieur rencontré m’a convaincue preuves scientifiques et expériences à l’appui que c’était la meilleure solution ; je me fournis auprès d’un vigneron suisse.
Cet agent accélérateur possède-t-il d’autres propriétés ?
Il pompe bien les liquides.
Quelle quantité utilisez-vous approximativement à chaque passage ?
Une poignée, uniquement pour les déjections solides.
Le mélangez-vous à des copeaux de bois ? Non.
Pourquoi les copeaux de bois ne suffiraient-ils pas ?
Parce qu’ils n’ont pas les mêmes propriétés d’accélérateur et de transformateur de la structure biologique des déjections.
Quel coût cela représente-t-il ?
A l’époque, environ 30 euros pour un sac de cinquante kilos ( !).
Utilisez-vous parfois le compost produit comme additif lui-même ? Non. Le compost produit par les déchets de cuisine ? Oui, mais pas trop (conseils de l’ingénieur). D’autres additifs ? Non.
Avez-vous tâtonné jusqu’à obtenir le bon dosage et la « bonne recette » ?
Non, ça a tout de suite marché avec la farine de pépins de raisins et un peu de sciure de temps en temps.
Quels sont les conseils du fabricant ?
Un mauvais conseil, celui d’utiliser de la tourbe comme accélérateur.
Toilettes sèches : l’entretien et le compostage
Y a-t-il des spécificités liées à des températures très basses comme celles de la Haute-Savoie en hiver ?
Oui. La masse gèle si la maison n’est pas hors gel. Mais il est toujours possible d’utiliser les toilettes ; le mélange se fait quand ça dégèle... Le processus de transformation chimique est ralenti par le gel.
Y a-t-il des spécificités dues à l’absence d’utilisation liée à l’usage de résidence secondaire, comme c'est le cas pour votre chalet ?
La masse sèche, mais dès les premiers pipis, le problème est résolu. Je dirais au contraire que ça évite les problèmes de trop-plein.
A quelle fréquence vos toilettes sont-elles vidées ?
Les toilettes sont vidées une fois par année environ.
Comment se fait-il que l’on peut les vider si peu fréquemment ?
- Il y avait peu de monde dans la maison, hormis les grandes fêtes trois ou quatre fois par année,
- La décomposition des matières fait que la masse diminue.
Quelle serait la fréquence approximative selon vous si elles étaient utilisées à l’année par une famille de 4 personnes ?
Difficile de répondre ; de toute manière, cette maison est habitable confortablement six à neuf mois par année. Mais tentons une réponse : toutes les six semaines environ.
Comment vous y prenez-vous étant donné le poids et le volume à transporter ? La brouette !
Y a-t-il d’autres tâches de maintenance ? Non.
Comment qualifieriez-vous les contraintes de l’entretien ?
Ça ressemble à de la gestion de compost. Ce n’est pas vraiment contraignant, c’est un choix.
Que faites-vous pour limiter les risques éventuellement graves liés aux organismes pathogènes (salmonelles, coliformes, …) ?
Normalement, il n’y en a pas. Et quoi qu’il en soit, mon compost ne nourrissait que des arbres fruitiers, et non des légumes.
Avez-vous recours au lombricompostage et qu’en pensez-vous ?
Non. Je n’en pense que du bien, mais ce n’est pas nécessaire car la matière sortie du tiroir est déjà quasi compostée.
Quelle est la dimension de votre aire de compostage, comment est-elle conçue et « organisée » ?
C’est 1 mètre carré entouré de grillage.
Comment gérez-vous les cycles de compostage ? De visu.
Combien de temps laissez-vous le compostage se faire avant d’utiliser le compost ?
Au minimum un an, parce qu’il y a aussi des déchets verts dans mon compost. Mais s’il ne s’agissait que des toilettes, je pourrais l’utiliser tout de suite. Dans le cas d’une famille de quatre personnes à l’année, il faudrait peut-être attendre environ six mois.
Quel est le niveau de réduction du volume après le processus de compostage ?
Environ deux tiers, qui se fait dans les toilettes mêmes.
Toilettes sèches : le retour d’expérience
Trouvez-vous qu’il y a des désagréments à l’usage ? Non. A l’entretien ? Non.
Avec le recul, que changeriez-vous sur votre installation de toilettes sèches si c’était à refaire aujourd’hui ? Rien.
Si vous emménagiez dans un nouvel endroit qu’il faudrait équiper de toilettes, partiriez-vous sur ce même genre de toilettes ? Oui.
Pour quelle marque/modèle opteriez-vous ?
Modèle à tambour horizontal compartimenté, moins volumineux et encore plus facile à vider semble-t-il.
Si vous emménagiez dans un nouvel endroit équipé de toilettes traditionnelles, les changeriez-vous pour un modèle écologique ? Ça dépendrait de mes moyens financiers !
Avec le recul, quel regard portez-vous sur les toilettes sèches en général ?
Je suis une adepte des toilettes sèches aérobies avec ventilation par le toit.
Sur vos toilettes sèches (avantages, inconvénients, …), comparées à d’autres modèles ?
Mon modèle acheté il y a plus de vingt ans existe toujours, c’est la preuve de sa fiabilité.
Dans quel cas recommanderiez-vous un modèle électrique équipé d’un ventilateur plutôt qu’un modèle basé simplement sur une ventilation passive ?
Dans le cas où l’électricité est installée, ce qui n’est pas le cas de ma maison ; mais je me demande si ça change vraiment quelque chose. En revanche, l’électricité pourrait permettre de maintenir une température constante garantissant la transformation chimique de la masse quelle que soit la rigueur de l’hiver.
Que pensez-vous des autres modèles de toilettes plus sophistiquées, comme par exemple celles à séparation des urines, avec un tapis roulant et une chambre de compostage attenante qui minimisent la maintenance (exemple d'Ecodomeo) ?
- Etant adepte de la simplicité volontaire, je me méfie en général de la sophistication de ce genre d’appareil. Un système doit être simple et permettre une autogestion complète.
- La séparation des urines me semble une idée bizarre dans la mesure où la transformation biologique nécessite une certaine température et une certaine humidité. Je ne connais pas Ecomodeo.
Quels sont selon vous les risques sanitaires et comment les limiter ?
Avec la farine de pépins de raisins, il n’ y en a en principe pas. Le seul risque est la visite d’une personne atteinte d’une maladie grave, mais même dans ce cas, il est rare que les bactéries survivent en milieu aérobie plus de quelques jours.
Avez-vous converti des visiteurs ou votre entourage à l’utilisation de toilettes sèches ?
Converti, je ne sais pas ; la plupart de mes connaissances habitent en appartement, la question ne se pose pas. J’ai provoqué de l’angoisse chez certains quand ils ont découvert l’absence de chasse d’eau, des discussions philosophiques intéressantes sur notre culture qui ne veut pas « voir sa merde », la fait disparaître dans des tuyaux et ne veut surtout pas avoir à la gérer... Les questions les plus intéressantes sont venues des enfants.
Comment feriez-vous pour convaincre des personnes « sceptiques » et les rassurer notamment sur les désagréments supposés (odeurs, mouches, liquide, …) ?
Je les inviterais à passer un long week-end à la maison en plein été.
Quels sont les principaux conseils que vous donneriez à des personnes souhaitant « se convertir » aux toilettes sèches ?
Lisez l’abondante littérature alternative nord-américaine sur le sujet ! Visitez des maisons équipées de toilettes sèches en activité. Privilégiez l’expérience au discours des fabricants.
Quels sont selon vous les principaux critères à prendre en compte lors de son choix ?
C’est très personnel. Je connais des gens qui utilisent le système anaérobie basique, à savoir le seau qu’on vide tous les 3-4 jours (NDLR : toilettes sèches à litière biomaîtrisée ou TLB).
Personnellement, je trouve l’odeur insupportable et je reste interloquée devant l’absence d’états d’âme concernant la transformation biologique et le compostage. Mais à eux, ça leur va très bien ! (*)
Ai-je oublié des questions qui vous permettraient d’apporter des précisions essentielles ?
Non, vous êtes redoutablement efficace !
Recommanderiez-vous des fabricants ou des modèles précis ?
Je recommanderais un fabricant qui a au moins dix ans d’expérience et qui suit ses modèles. Sun-Mar en est un. Le fabricant de Clivus en est un autre.
Y a-t-il un ou plusieurs livres sur le sujet que vous recommanderiez ?
Oui. Il existe une Bible sur le sujet, qui en est à sa troisième édition. Le livre date d’il y a une vingtaine d’années, mais il reste entièrement d’actualité. Optique plutôt alternative, mais néanmoins pointu... Il s’agit de The Humanure Handbook. A Guide to composting human manure (emphasizing minimum technology and maximum hygiene safety), J.C. Jenkins, Jenkins Publishing, 1994. Le livre n’est à ma connaissance pas traduit.
Un grand merci, Dominique, de nous avoir livré ce riche retour d’expérience !
Toilettes sèches : et vous ?
Que pensez-vous de ce type de toilettes sèches ?
Avez-vous une expérience avec des modèles différents ?
N’hésitez pas à déposer un message ! Les commentaires ci-dessous sont là pour accueillir vos réactions et échanger !
(Votre adresse email est obligatoire mais elle ne sera pas publiée)
Envie de lire d'autres retours d'expérience ?
Abonnement gratuitCrédits
N.B. : Les photos sont des illustrations, elles ne correspondent pas à l'environnement de Dominique, l'interviewée.
Photos et images Sun-Mar avec leur aimable autorisation, sauf :
- Le chalet à vendre en Haute-Savoie rénové écologiquement : Dominique, la propriétaire
- 1ère photo de toilettes sèches au § Le choix : Lloyd Alter, CC BY 2.0, via Treehugger.com
- Photo des grappes de raisin : Véronique Pagnier, CC-BY-SA-3.0, via Wikimedia Commons
- Photo de la sciure (modifiée) : Kr-val, domaine public, via Wikimedia Commons
- Photo du compost : Panphage, CC BY 2.5, via Wikimedia Commons
- Photo des toilettes sèches à litière biomaîtrisée : Immobilierecologique.fr
- Image du livre : Amazon.
Commentaires
Bonjour
à propos des toilettes sèches comme pour d'autres propos toutes les expériences sont intéressantes. Personnellement quand j'ai commencé les toilettes sèches (vers 2000/2001) je n'avais pas les moyens d'acheter, j'ai donc utilisé une petite lessiveuse (facile à transporter sur le compost, et placée dans un coffre de toilette de bateau trouvé aux puces), un mélange de beaucoup de copeaux de non résineux-un peu de sciure, et franchement il n'y a jamais eu d'odeurs. (Quand j'ai déménagé je suis revenue chercher du compost.)
En la matière il me semble que l'on ne peut pas oublier Joseph Orszagh et ses travaux (qui explique la nécessité de ne pas séparer les matières de l'urine), ni un des précurseurs de la littérature en français sur le sujet : "Un petit coin pour la planète" (Ch. Elain).
Je connais un cimetière où la toilette sèche (de base) a du succès et ne fait rechigner personne, dans une jolie pièce à cloison de bois sous un préau avec juste un réceptacle, la lunette/abattant en bois, un bol plastique dans la réserve de copeaux, le lave-mains de l'autre côté de la cloison,et des explications et illustrations claires et agréables :recours au bon sens pour réveiller le bon sens. Je connais aussi un gars qui a mis ses toilettes sèches dans sa cabine de douches dans la salle d'eau et provoquait l'ébahissement de ses visiteurs qui se seraient attendus à des odeurs. Rendez-vous manqué...
Je voudrais ajouter qu'un des arguments avancés par l'administration (2002/2003 par là ?) pour m'accorder permis d'assainissement par phyto-épuration était... les toilettes sèches.
C'est ce que l'on appelle le retour à la terre, non ?
Merci beaucoup Mariam de partager votre expérience et votre vision des toilettes sèches !
J'indique pour information le site Internet de Joseph Országh :
http://www.eautarcie.org/index-fr.html
et les références complètes du livre que vous mentionnez (Editions Eauphilane) :
Ecologiquement vôtre,
Olivier.
Merci à Dominique pour cette entrevue intéressante. Ma question s'adresse à elle: À la question concernant le trop-plein, vous répondez: "Oui, un simple tuyau qui part dans une mini-fosse à l’extérieur" . Avez-vous une image ou dessin de cette mini-fosse? Car nous avons acheté le même modèle de toilette sèche, ici au Canada. Mais nous n'avions pas été informé de l'existence de ce tuyau pour le trop-plein. Quelle surprise de le découvrir lors de l'installation. Nous ne savons trop quel genre de "mini-fosse" il faut installer pour cela. Si c'est possible, nous pourrions nous inspirer de ce que vous avez fait. Merci à l'avance! Marie, Canada
Bonjour Marie,
Je n'ai pas d'image ni de dessin pour l'instant, je pourrai vous en faire parvenir un d'ici environ trois semaines si vous me donnez votre adresse mail, mais peut-être n'en avez-vous pas besoin, voici pourquoi.
La mini-fosse est un simple tronçon de canalisation en béton d'environ 25 cm. de diamètre sur une hauteur de 50 cm., à fleur de sol et recouvert d'un couvercle résistant aux intempéries. Le fond de la canalisation est rempli d'environ 5 cm de gravier. Pour mémoire, l'urine n'est pas porteuse de bactéries. Le fait de filtrer à travers la masse du tambour va en entraîner quelques-unes, mais comme la mini-fosse est à l'extérieur et peu profonde, les conditions de température ne permettront pas aux bactéries de prospérer. Pour plus de sûreté, la mini-fosse doit être éloignée d'une vingtaine de mètres minimum de tout cours d'eau.
Une alternative à la mini-fosse consiste à recueillir le trop-plein dans un bidon régulièrement vidé sur le compost.
Bien le bonjour de Genève !
Merci beaucoup Dominique pour ces précisions très complètes.
Si un dessin est nécessaire et si cela vous convient bien sûr, envoyez-le moi, je le publierais dans les commentaires pour que tous les lecteurs puissent en profiter.
Bel été à toutes et à tous.
Ecologiquement vôtre,
Olivier.
Bonjour Dominique,
Vous avez raison, je crois que le dessin ou image ne sera pas nécessaire pour moi! J'ai bien compris votre explication. Merci pour votre réponse rapide et claire!
Marie
Merci Marie pour votre retour et content que la réponse de Dominique vous ait éclairée.
Lorsque vous aurez un peu plus de recul, n'hésitez pas à laisser un petit mot ici pour nous faire part de vos impressions et nous dire si vous êtes satisfaite de ce modèle.
Ecologiquement vôtre,
Olivier.
Merci à Dominique pour ton témoignage c'était très intéréssant
bonjour
je ne comprends pas trés bien la phrase "je reste interloquée devant l’absence d’états d’âme concernant la transformation biologique et le compostage. Mais à eux, ça leur va très bien ! "
pouvez vous m'expliquer s'il vous plait ?
merci
sébastien
Bonjour,
Effectivement, la phrase n'est pas limpide. Ça veut dire que le système anaérobie ne permet pas de compostage in situ et que vous balancez simplement vos déjections dans la nature (bactéries non transformées comprises) en comptant sur le fait que ça se compostera avec le temps. C'est un peu l'équivalent d'aller faire ses besoins en plein air, avec les problèmes que cela pose notamment pour l'eau. A ce propos, un excellent bouquin est sorti sur les ravages des cacas en plein air aux USA, je peux vous retrouver les références si cela vous intéresse.
Le "mais à eux ça leur va très bien" concerne les amis auxquels je fais référence, et ça concerne aussi bien l'odeur que le fait de "balancer" leurs déjections non compostées sur leur terrain.
Merci d'avoir lu si attentivement !
bonjour,
Il est précisé que la propriétaire connaît un ingénieur suisse spécialisé dans le traitement des déjections humaines ;
Serait il possible de lui demander son nom est si il est encore en activité?
moi aussi ,je suis écœuré de jeter de l'eau pour cela ,et j'ai pensé a un système nécessitant un brevet, et je suis a la recherche de toutes infos sur ce sujet ;
vous pouvez me contacter par Email ci dessus.
en vous remerciant de votre réponse ;
Bien a vous Christophe
Bonjour Christophe,
Pierre Lehmann est à l'origine un physicien nucléaire qui s'est reconverti dans l'écobiologie. Il est à la retraite, mais toujours en activité. On trouve un film de lui sur YouTube. Il a notamment fait une conférence publiée dans un recueil intitulé "Gestion de l'eau et des matières organiques dans l'habitat". Ça date de 1988 mais garde toute son actualité. On peut contacter Pierre Lehmann, je n'ai pas son adresse mail, mais son téléphone est dans l'annuaire, il habite près de Vevey (Suisse).
Bien cordialement
Dominique
Merci beaucoup encore une fois Dominique pour ces précisions très complètes.
Ecologiquement vôtre,
Olivier.
bonjour Dominique ,
je vous remercie beaucoup de ce renseignement, j'ai beaucoup de mal a trouver des gens ou des organismes intéressés en France pour ce type de réflexion, c'est a dire le traitement ou compostage de déchets humains autres que la filière classique.
J ai mis au point un système qui permettrait des toilettes a une échelle plus collective ,et de plus mobile, qui devrait correspondre a une utilisation en milieu surfréquenté , comme plage , pistes de ski , ou évènementiel , ect ....
en gros ,l'industrialisation des eco -toilettes !!
j'ai besoin d’améliorer mes connaissances sur la finalité du traitement , mais je pense qu'en France , développer ce projet ne ce ne sera pas possible, il faudra surement rechercher plus en Europe du Nord , ou l'on regarde les problème en face ,et ou l'on est vraiment plus sensible a ce type de problématique;
si quelqu'un peut m'aider a trouver des résultats d'analyse de compostage
de déjections humaines ,pour connaitre le devenir des médicaments et autres saletés que l'on fait ingérer au quotidien, je suis preneur !!!
Ar'vi pa !!!!!!!
Christophe
Bonjour Christophe,
Et si, il est maintenant tout à fait possible de développer des toilettes écologiques publiques en France ! D'une manière générale, les collectivités sont parfaitement ouvertes aux solutions type toilettes sèches. Pour exemple, nous avons lancé un projet et à notre grand étonnement il a séduit les institutionnels qui nous ont aider financièrement. Grace au travail de fourmis fait par les pionniers du domaine, les gens sont aujourd'hui éduquées, extrêmement intéressés par les toilettes sèches et comprennent que polluer de l'eau potable dans des toilettes est une véritable aberration.
Sur l'année à venir, nous effectuerons des analyses du système de traitement par phytoépuration des urines et également du compost obtenu. Ces résultats seront publiés et, nous l'espérons, exploités par tous ceux qui veulent faire avancer cette cause.
Pour + d'infos, faites une recherche sur PhyToilet ou directement sur notre site http://www.le-trone.com
Eco'rdialement!
Eric
Bonjour Dominique,
Merci pour ce chouette témoignage, dès que je peux, j'achète les mêmes!
Concernant la farine de pépin de raisin, où puis-je en trouver? En magasin bio, elle coûte un bras. Mais aussi, en cas de problème d'approvisionnement, par quoi peut-on la remplacer?
Actuellement j'ai des TLB mais je ne savais pas que ça provoque des nuisances, en fait je vide mes seaux sur le compost, à plus de 25m de mon puit, j'ai plusieurs seaux, je ferme et je laisse travailler une semaine ou deux ou plus avant d'aller vider, ce que je conseille vivement, la matière à le temps de bien s'imprégner et le compostage commence, ce qui fait que la vidange ne présente plus ni odeur ni visuel rebutant.
Bon je désire quand même un Sun-Mar car je vieillis et si je peux me faciliter la vie, c'est mieux.
Problème ?
J'ai un millier de petites mouches qui ont pris racine dans ma toilette à compost, que faire, j'ai mis du Raid, rien à faire, ça m'emmerde vraiment ?
Bonjour,
Merci pour ces témoignages. J'ai actuellement des TLB, contrairement à ce qui est dit dans l'article, ça ne sent pas si c'est bien géré SANS séparation des matières. Si ça devait sentir, un pipi dessus et l'odeur disparaît immédiatement.
Il faut absolument avoir plusieurs seaux avec couvercle pour laisser "macérer" une semaine ou deux avant de les vider dans un composteur car si on vide immédiatement après le dernier usage, ça pue, ça suinte et le lixiviat s'écoule comme bon lui semble et donc bien sûr va empoisonner le sol. Après deux semaines en seau, le compostage a démarré, on a déjà une matière cohérente et il n'y a plus d'odeur.
Mais c'est quand même pénible de transporter des seaux sur 50m chaque semaine (obligée à cause de mon puit de composter à plus de 50m) et je suis très intéressée par un modèle avec tambour horizontal qui fonctionnerait sur les mêmes principes que le Sun-Mar Excell-NE, c'est à dire sans électricité et sans séparation, mais je ne trouve pas. Auriez-vous des références?
Cordialement,
Catherine
P.s. contre les moucherons, il faut laisser les araignées s'installer, elles vont les faire disparaître en quelques semaines, mangés, c'est la seule façon efficace de s'en débarrasser. Rassurez-vous lorsque les moucherons seront tous mangés, les araignees disparaîtront à leur tour par manque de nourriture.
Testé par mes soins sans le vouloir, après des mois de lutte acharnée moucherons 1 - moi 0, je suis partie en vacances et à mon retour le problème s'était réglé tout seul, je n'ai plus eu qu'à passer l'aspirateur pour enlever les toiles d'araignées chargées de milliers de carcasses de moucherons
Bonjour,
Nous avons une TLSB depuis 2005 à l'année dans notre résidence principale et le système décrit par Dominique nous a convaincu de changer.
Nous allons probablement acheter un modèle Sun Mar.
Toutefois, selon le fabricant il semble que les activateurs "microbe mix" (bactéries et enzymes) et "compost quick" (bactéries) soient indispensable au fonctionnement correct de la toilette.
Nous avons vu aussi un commentaire en ce sens par un utilisateur de toilette Sun Mar sur un site anglophone qui vend ces produits.
Voici le commentaire de l'acheteur sur le site Amazon
"Il y a quelques années, j’ai acheté une toilette de compostage de Sunmar. La première année, tout s’est bien passé, après quoi tout s’est dégradé. Ça ne marchait pas très bien. J’ai finalement réalisé que je devais obtenir les produits Sunmar. " (traduction de l'anglais)
Le problème est que le seul revendeur en Europe (Irlande) ou Amazon les vendent très chers !
Par ailleurs, la farine de pépin de raisin est aussi très onéreuse et nous projetons de continuer à utiliser des copeaux de pin douglas.
Nous avons repéré le produit "Actibio compost" vendu 10 €/kg et composé de "complexe bactérien et enzymatique, support végétal composté".
Nous imaginons que cela pourrait remplacer les 2 produits Sun Mar ?
Qu'en pensez vous ?
Merci de vos conseils
Astrid et Philippe dans le Gard
Bonjour Astrid et Philippe,
Merci pour ces informations et votre message.
Si quelqu'un a un avis éclairé sur ces produits, n'hésitez pas à déposer un message ci-dessous.
Ecologiquement vôtre,
Olivier
Essayez le bokashi ou les produits dérivés (cf Internet). Quant à la farine de pépins de raisins (le top à mon avis), elle n'est pas si chère si vous arrivez à trouver un vigneron encaveur local avec qui vous pouvez négocier.
Cordialement
Dominique
Merci beaucoup Dominique pour ces informations.
Ecologiquement vôtre,
Olivier
Bonjour,
Merci Dominique pour cette piste intéressante !
Après quelques recherches je viens d'envoyer un mel de demande d'informations à www.agriton.be dont voici le contenu ci-dessous.
Leur site est très informatif :
http://www.agriton.be/fr/les-micro-...
http://www.agriton.be/fr/bokashi-da...
Je vous tiendrai au courant ...
Bien cordialement
Astrid
==========
mel envoyé à Agriton :
(...)Nous sommes intéressés par les Les Micro-organismes Efficaces et le BOKASHI dans le but d'améliorer le compostage de nos toilettes sèches.
Pouvez vous nous dire s'il est possible de remplacer les enzymes et "microbes" préconisés par le fabricant de nos toilettes à compost aérobie Sun Mar par du BOKASHI DÉMARREUR ?
En l'occurence:
le "Compost Quick" composé d'un enzyme qui aide à accélérer le processus de décomposition et "Microbe Mix" qui assure que la colonie de microbe demeure en santé.
site du fabricant des toilettes sèches : https://sun-mar.com/prod_self_exce_...
Notre but est d'activer le compostage, de réduire le volume des déjections compostées et d'éviter les mauvaises odeurs.
Nous avons lu des commentaires d'utilisateur de compostage avec le BOKASHI mais seulement pour des déchets VEGETAUX.
De plus, nous avons compris que les déchets ensemencés avec des EM ne diminuaient pas de volume.
Avons nous bien compris ?
Citation du site Gamvert : https://www.gammvert.fr/conseils/co...
"Après 2 semaines, les déchets ne changent pas visuellement, mais le contenu est totalement transformé chimiquement, un contenu riche en nutriment, en vitamines et en minéraux. Le contenu est prêt quand vous avez une odeur aigre douce.Vous pouvez alors enterrer la masse de déchets dans le sol "
Pourriez vous nous informer, ? Car si les EM peuvent améliorer le compostage des toilettes sèches se serait une très bonne nouvelle pour de nombreux utilisateurs !
Peut-être un simple activateur de compost aux probiotiques pourrait convenir pour composter efficacement nos toilettes sèches ?
par exemple l'activateur de compost aux probiotiques, EM11L-5 de chez EM écologie.com ?
https://www.em-ecologie.com/activat...
(...)
Merci Astrid pour ce retour et ce partage d'informations, n'hésitez pas effectivement à nous informer de la suite.
Ecologiquement vôtre,
Olivier